Après le succès de Blue in green du pianiste de jazz Paul Lay, Scala Music devait penser un deuxième album jazz au sein du label. Notre choix s’est porté sur le pianiste Maxime Sanchez, le seul français arrivé en finale lors du concours Thelenious Monk de New-York.
Maxime Sanchez est un pianiste aussi intense que discret. Il peut étourdir par son toucher percussif, son vocabulaire harmonique immense. Néanmoins il laisse respirer la musique comme si la virtuosité n’existait pas. Son approche du trio est le fruit d’influences soigneusement étudiées, qui lui ont valu le troisième prix de la Thelonious Monk competition. Ce projet naît aussi d’une éthique de la musique, où l’ambition personnelle n’est pas préférée à l’altruisme, où les réponses ne remplacent jamais les questions. Ce tout premier disque en tant que leader a attendu l’épanouissement d’une relation viscérale avec les deux musiciens qui accompagnent Maxime : Florent Nisse à la contrebasse et Guilhem Flouzat à la batterie.
Il y a dans ce jazz la diaspora africaine, les juifs d’Europe de l’est et des chanteurs d’origine sicilienne, une richesse et une ambiguïté dont Maxime, Florent Nisse et Guilhem Flouzat veulent se souvenir. La nouveauté sans racines n’est-elle pas vouée à flétrir trop vite ? Il ne s’agit pas d’un temple à garder, mais de trouver dans ces chansons anciennes un lieu d’exploration du présent et de découverte de soi.